La législation du cannabidiol diffère et évolue d’un pays à un autre. Au sujet du CBD, la loi française stipule que cette molécule n’ayant aucun effet psychotrope peut circuler librement au sein de l’UE. Néanmoins, les plantes de chanvre doivent être produites légalement dans l’un des pays membres. Ainsi, la loi en vigueur sur le territoire français ne permet pas de connaître exactement si le cannabidiol est autorisé. Il est à la fois légal et illégal.
La situation actuelle du CBD en France
Le CBD est devenu populaire sur le continent européen. En 2019, cette molécule entre officiellement dans le cercle sélectif des nouveaux aliments. Cette liste regroupe tous les aliments qui n’ont été adoptés par les humains qu’après le 15 mai 1997.
Même si le cannabidiol est considéré comme légal, la loi encadre toujours la production et la vente. D’ailleurs, la consommation des produits dérivés reste limitées. D’ailleurs, le taux maximum de THC toléré est variable d’un pays à un autre pour cette année 2021, Mais en France, la plante utilisée pour extraire le CBD ne doit pas dépasser les 0.2%.

De plus, il n’y a aucune autorisation concernant l’usage des graines et des fibres de la plante de chanvre. Et pour qu’un produit à base de cannabidiol soit parfaitement légal, il faut que la variété de plante utilisée figure dans la liste des espèces autorisées.
Face à ses différentes conditions, la Cour de Justice de l’Union Européenne avait déjà condamné la décision du gouvernement français concernant l’interdiction de la vente des produits au CBD. Etant donné que cette substance n’engendre aucun effet psychotrope, le fait d’appliquer ces divers règlements sur les stupéfiants est absurde.
La législation sur la consommation des produits à base de CBD

La réglementation sur la vape affecte les e-liquides au CBD
L’État français autorise uniquement les personnes majeures (plus de 18 ans) à vaper des e-liquides au CBD. Tous les commerçants n’ont pas le droit d’en vendre aux mineurs. Il est formellement interdit d’en consommer dans les établissements scolaires, dans les moyens de transport commun fermé et dans les lieux de travail fermés.
L’usage du CBD dans le domaine sportif
La liste des produits dopants établis par l’Agence mondiale antidopage est très claire. Depuis le 1er janvier 2018, elle ne mentionne plus le CBD. De plus, le décret n° 2018-1283 du 27 décembre 2018 a également retiré cette substance de la liste des ingrédients interdits dans le cadre sportif en France. Par conséquent, les athlètes professionnels français peuvent utiliser du CBD. Ils ne risquent pas d’être sanctionnés lors d’un contrôle antidopage.
La loi vis-à-vis de l’utilisation thérapeutique du CBD
Le gouvernement français autorise uniquement deux médicaments à base de cannabidiol sur le marché. Il s’agit du Sativex et de l’Epidiolex. Le premier traitement est destiné aux personnes qui souffrent de sclérose en plaques. Bien évidemment, il contient en même temps du THC et du CBD. Mais, il n’est pas disponible dans les pharmacies françaises à cause d’un désaccord sur le prix de remboursement.
En revanche, l’Epidiolex est le traitement adéquat en cas d’épilepsie. Ce médicament ne contient aucune trace de THC, mais uniquement du CBD. Toutefois, il faut obtenir une autorisation spéciale venant de l’ANSM avant d’en acquérir.
Un nouvel arrêté gouvernemental satisfaisant
Pour prendre en compte ces décisions, le gouvernement français a présenté un nouvel arrêté soumis pour consultation à Bruxelles. Cette dernière confirme une possibilité de vendre des produits enrichis de CBD. Cela change complètement la donne pour les producteurs français de chanvre qui exploitent uniquement les fibres et les graines de la plante.
Ils pourront ainsi récolter les fleurs qui renferment la molécule de cannabidiol pour l’extraire, ouvrant la porte à la production « made in France ». « C’est un changement que l’on attendait et qui va permettre aux 2 000 cultivateurs français de chanvre de trouver de nouveaux débouchés et de lutter contre la concurrence grandissante des producteurs de l’Est », explique Ludovic Rachou, président de l’Union des Industriels pour la Valorisation des Extraits de Chanvre (UIVEC).
Il ajoute « Ce n’est qu’une première étape dans la réglementation française sur le CBD, mais cela va dans le bon sens et devrait dépassionner le débat, puisque l’arrêté acte au niveau national que le CBD n’est pas un stupéfiant. C’est un grand soulagement »
Une demande en plein essor dans le monde du sport
Comme vous pouvez le constater, la légalisation du cannabis est encore un immense défi toujours en mouvement. Il en est de même pour les organismes sportifs. L’intérêt et la demande de cannabis de la part des joueurs est grandissante. Or, l’Agence mondiale antidopage (AMA) sanctionne sévèrement l’usage du cannabis récréatif dans le cadre d’une compétition à haut niveau.
Depuis quelques années, il existe aussi un intérêt particulier pour le cannabidiol, la molécule du chanvre aux vertus non psychotropes. Même s’il s’agit d’une substance inoffensive, en pratique, certains produits au CBD renferme encore du THC, l’ingrédient principal psychoactif du cannabis.
Dans ce cas, le défi de la légalisation repose sur l’équilibre entre l’offre et la demande ainsi que sur les répercussions légales et économiques pour le sport concerné.
Le cannabidiol est-il une substance dopante ?
La loi française N° 65 412 du 1er juin 1965 stipule que : « Est considéré comme dopé quiconque aura en vue ou au cours d’une compétition sportive, utilisé sciemment l’une des substances déterminées par le règlement de l’administration publique, qui sont destinées à accroître artificiellement et passagèrement ses possibilités physiques et sont susceptibles de nuire à sa santé ».
De son côté, l’AMA stipule qu’une substance est interdite si « elle est un agent masquant ou réponde à deux des trois critères suivants : améliorer les performances sportives, être un risque potentiel ou réel pour la santé, représenter une violation de l’esprit du sport. »

Qu’en est-il alors du cannabidiol ? Est-ce une molécule dopante ? En 2018, l’AMA l’a reconnu comme étant un produit non dopant. Il est autorisé dans la pratique d’un sport. D’ailleurs, le CBD et les produits dérivés à base de CBD sont de plus en plus présents dans le milieu sportif.
Pour preuve, il existe de nombreuses organisations sportives qui ont validé les bienfaits du CBD dans leurs domaines. Il s’agit notamment du MMA ou Mixed martial Arts. Et récemment, l’UFC (Ultimate Fighter Chmpionship) a lancé un programme de suivi des athlètes en compétition.
L’objectif est d’identifier les véritables vertus du cannabidiol dans la pratique sportive. Cette étude s’étalera sur 8 ans et se fera avec la firme Aurora Cannabis. Ce géant canadien est spécialisé dans la production et la distribution de cannabis à usage récréatif et médical.
Les lois nationales sont en conflit avec celles internationales
Depuis 2018, la FIFA a retiré le cannabidiol de la liste des produits stupéfiants interdits en compétition et en dehors. Mais récemment, en 2020, les débats concernant la marijuana ont été tenus à l’échelle internationale. L’OMS recommande de retirer le cannabis de la catégorie de stupéfiants alors que l’héroïne s’y trouve encore.
Sur le terrain et en pratique, cette situation est assez difficile. Pour arrêter de fumer, un sportif peut librement consommer du e-liquide au CBD à l’aide d’un vaporisateur pour son usage personnel. Par contre, il est formellement interdit de consommer du cannabis pour booster les performances sportives lors d’un match officiel.
Ainsi, cette limite entre la vie personnelle et professionnelle ainsi que les lois nationales et internationales ne facilitent pas la légalisation du cannabis dans le domaine sportif.
Les sportifs connus qui consomment du CBD
Au moment des compétitions ou d’un entraînement intensif, le corps, les muscles et l’esprit sont sollicités. L’ensemble de neurotransmetteurs et récepteurs présents dans l’organisme interagit avec de nombreuses fonctions biologiques.
Pour améliorer ses performances et atténuer les douleurs après la compétition, de nombreux sportifs connus œuvrant dans différentes disciplines consomment du CBD. Cette substance renforce leur mental et favorise rapidement la récupération.
Parmi les sportifs qui intègrent cette substance dans son régime alimentaire figure :
- Nate Diaz, un combattant célèbre de MMA
- Andrew Talansky, un ancien cycliste
- Floyd Landis, un ancien cycliste professionnel qui commercialise actuellement du CBD et du cannabis
- Amy Van Dyken, la championne olympique de natation
- Alex Morgan, ancienne footballeuse de l’Olympique Lyonnais. Elle a créé sa propre marque de CBD en créant une association avec Klay Thompson, un basketteur américain dans la NBA, Travis Pastrana, un pilote américain de sport mécanique et Paul Rodriguez, un skateboarder professionnel.
- Megan Rapinoe, footballeuse américaine qui a développé sa marque de CBD
- John Isner, un tennisman qui est l’égérie d’une boisson à base de CBD
- Lamar Odom et Paul Pierce, anciens joueurs de la NBA
Le plus souvent, ces athlètes de haut niveau utilisent du CBD sous forme d’huile ou du e-liquide pour les cigarettes électroniques. Ils utilisent également d’autres formes comme les crèmes, les gélules et les compléments alimentaires.

En conclusion, le marché français du CBD pourrait représenter près de 700 millions d’euros dès 2022, selon l’UIVEC. En outre, la légalisation du cannabis dans la plupart des pays du monde pourrait permettre une forme d’uniformisation des règles sportives, qui ne déséquilibrent pas les joueurs. C’est encore une affaire à suivre pour les organismes sportifs, qui n’auront pas d’autre choix que de suivre la nouvelle tendance.